http://www.galerieperrotin.com/fiche.php?nom_=&&idart=2&&dossier=Maurizio_Cattelan&&num=8&&p=2
« April 2009 | Main | June 2009 »
http://www.galerieperrotin.com/fiche.php?nom_=&&idart=2&&dossier=Maurizio_Cattelan&&num=8&&p=2
Posted at 12:04 PM | Permalink | Comments (0) | TrackBack (0)
Star Trek : réussit le miracle de produire un film grand public d'un enthousiasme juvénile qu'on n'avait plus vu depuis Superman III qui sautait dans les champs de blé, *et* d'amener les geeks au bord de l'orgasme (ils n'auront même pas besoin des mains lorsqu'ils verront la scène finale). Oui, il y a les personnages de "the original series" mais en plus jeune ; il y a (pour la première fois en 40 ans de Star Trek) de l'humour et du second degré ; il y a des su-per-bes batailles spatiales psychédéliques et une "matière rouge" qui semble sortie d'une lampe à magma de l'espace. Et en plus, il y a ce que tout "trekkie" veut voir : de la téléportation, des expressions obligées comme "on screen", "energize" et autres. Il y a même une espèce d'Ewok, mais en beaucoup mieux. Et drôle.
Posted at 03:10 PM | Permalink | Comments (1) | TrackBack (0)
Fatigué, alors télégraphique.
Posted at 12:58 PM | Permalink | Comments (6) | TrackBack (0)
Je reviens sur « united red army » et ses trois heures et dix minutes » pour détailler un peu ma critique. Le film, comme je le disais hier, est construit en trois actes.
Ci-dessus : communistes en train de s'entre-bouffer métaphoriquement.
Le premier retrace la genèse des mouvements révolutionnaires au Japon depuis 1960. A l’origine anti-impérialistes et anti-américains, ceux-ci se sont progressivement radicalisés pour ne rester que deux, la Fraction Armé Rouge et la Fraction de Gauche Révolutionnaire (FAR et FGR), réunies sous le titre d’ « Armée Rouge Unifiée ». Au fil des images d’archives, le réalisateur nous promène dans les méandres groupusculaires, de manifestations en arrestations, sur un discret mais beau fond sonore rock dû à Jim O’Rourke, membre et producteur de Sonic Youth, tel un concerto pour guitare électrique et section rythmique qui ponctuerait imperturbablement l’enchaînement, sur plus de dix ans, de revendications, de manifestations, d’arrestations, d’affrontements intestins, de mitoses et de méioses pour en arriver à 1969 où les choses se radicalisent. Le cinéaste a fait partie de ce milieu ; il sait de quoi il parle : le film rend un son plein, authentique. En 1969, donc, les différentes fractions en viennent aux mains, et l’assassinat politique apparaît (deux militants étranglés par des militants plus communistes qu’eux). L’action révolutionnaire, constamment déjouée par la police, semble se réduire à des parlottes d’AG de vingt personnes au seul but de savoir qui est le révolutionnaire le plus pur.
« Nous avons manqué de courage », dit l’un des protagonistes vers la fin : « united red army » montre lucidement que, dès le commencement, l’un des traits majeurs et caractéristiques des révolutionnaires dépeints, c’est de n’avoir pas de couilles. Aucun courage dans l’exécution extra-judiciaire de deux militants et, comme le montrera dans toute son horreur le second acte du film, aucun courage dans la préparation militaire occulte qui visait à préparer la lutte armée. Aucun courage dans le leadership définitif de l’ARU, tenue par un lâche qui avait réussi à s’enfuir lors d’une opération policière et n’avait plus donné signe de vie depuis. Pardonné à peu de frais, il profitera de la disparition des chefs des deux fractions pour se hausser à leur place et, comme de bien entendu, se montrer pire qu’eux.
Ci-dessus : au début, c'est encore marrant.
C’est dans plusieurs chalets que l’entrainement militaire se déroule. Certes, il faut courir un peu, il ne fait sans doute pas chaud. Qu’a-t-on en guise de repos ? De l’endoctrinement. Le chef de la cellule forme un couple avec une espèce de Merteuil de la révolution, une passionaria frigide, instigatrice de tous les assassinats qui vont suivre. A eux deux, ils sont le comité de salut public et auront un bilan et un mode de fonctionnement similaires. Face à eux, tenus d’abord par leur idéal communiste, puis par la terreur qui s’est installée, presque personne n’osera réagir ni même fuir. Le moindre signe d’impureté révolutionnaire met un adolescent sur la sellette. Aime-t-on trop le bain ? le confort ? Est-on négligent dans l’entretien des armes ? Ne respecte-t-on pas le rationnement de nourriture ? On est rapidement prié de faire son autocritique, et on se fait traiter de "stalinien" (rires dans la salle). Et comme la plupart des aspirants révolutionnaires sont des étudiants bourgeois en quête de sensations fortes, ils n’ont pas la moindre idée de ce qu’ils sont censés y dire. L’état de conscience nécessaire pour mener la « guerre d’extermination » n’étant pas atteint, le couple infernal qui dirige le camp résout de battre les candidats à l’autocritique jusqu’à ce qu’ils tombent inconscients et aient la révélation de ce qu’ils doivent dire. Ca vous fait rigoler ? Cela s’est pourtant passé.
Ci dessus : vos corps et notre radiateur appartiennent au parti.
Bien entendu, pas question de procès collectif ; chacun est soumis au procès en sorcellerie à son tour. Ne sachant pas quoi répondre, il passe ses nuits dehors, est attaché à l’intérieur le jour et, à la lueur d’une lampe à pétrole, tous les autres défilent pour une séance de coups de poing au ventre et au visage, de façon à ce que tous soient impliqués. En gage de pureté révolutionnaire, une des filles, particulièrement ahurie, acceptera de se battre elle-même. Dans un mouvement dramatique de caméra qui révèle son visage tuméfié dans un miroir de poche, le spectateur sent qu’il voit là le visage de la révolution, une machine à raisonner devenue folle, qui a depuis longtemps oublié ses buts. Il n’est question que d’être dur, impassible, de ne pas compter les vies. Cette mécanique plaquée sur du vivant, que le cinéaste rend admirablement en soulignant le langage stéréotypé, les formules toutes faites, les répliques des acteurs qui tendennt à devenir toutes identiques, n’est pas dépourvue parfois d’humour : à force d’entendre pour la vingtième fois « fais ton autocritique », on se prend à penser à la logique similaire de la chasse aux sorcières vue par les Monty Python dans « Sacré Graal ». Si elle est plus légère, c’est qu’elle est faite de bois, donc c’est un canard, donc elle flotte, donc… a witch ! a witch ! On peut aussi penser à Kafka et à son célèbre « Procès ».
Ainsi, sommés de s’autocritiquer oralement pour des fautes qu’ils ignorent et qu’on ne consent pas à leur dire, treize étudiants mourront des suites de leurs tortures et un quatorzième sera directement étranglé. La longueur des scènes, la répétition servent au réalisateur à souligner l’inhumanité de ce « gang des barbares » politique. Inhumanité également ces scènes où l’on chante l’Internationale en japonais, ou « le temps des cerises » en français avec un fort accent : c’est une étrange mécanique qui a conquis le corps, la glotte et l’esprit de ces jeunes japonais. C’est un corps et une philosophie étrangère qui ont été plaqués sur eux jusqu’à étouffer leur moi profond et leur humanité. Tout au long de cette purge, à part deux évasions, personne ne bronchera, personne ne s’opposera. Un gamin de seize ans verra son frère torturé puis tué et restera avec le groupe jusqu’au bout. « Nous avons manqué de courage ». Pour le personnage qui prononce cette phrase, malheureusement, cela veut dire qu’ils n’ont pas été assez durs, sans doute qu’ils n’ont pas assez épuré, qu’ils sont restés trop humains. Pour nous, comme nous l’avons dit : pas de couilles.
Poursuivis par la police, les survivants se sépareront en deux groupes dont un prendra en otage une aubergiste seule dans son hôtel. C’est le troisième acte et la siège de l’hôtel par la police.
Ci-dessus : le grand bond en avant de la longue marche qu'il fait froid. Roll over, Soderbergh!
Filmé entièrement dans l’intérieur de l’hôtel, à la « blair witch », on n’en perçoit que les dérangements sonores, les messages de l’extérieur au mégaphone. Les parents des preneurs d’otages supplient leurs enfants ; les policiers se font compréhensifs. Il y a une ou deux attaques au canon à eau, au bulldozer, au fumigène. Entre temps, l’idéologie des preneurs d’otages ne prend pas de repos : rien ne leur semble plus important, apparemment, que d’enrôler l’aubergiste dans leur délire, de s’assurer qu’elle ne témoignera pas contre eux, de lui faire comprendre que, s’ils la ligotent, c’est pour son bien. Puis c’est l’assaut final, réaliste, d’un chaos extrême : cris, fumigènes, dévastation ; il ne reste plus grand-chose de l’auberge debout à la fin (in real life : le chalet de vacances du réalisateur).
Ci-dessus : quand le chalet est encore à peu près debout...
Le bilan de cette série de lâchetés cumulées sert alors de conclusion ; le sort de chaque terroriste est mentionné : exécuté, attend son exécution, prison pour mineurs, mort il y a dix ans en Corée du Nord, parti se battre en Palestine…
C’est donc avec une inhabituelle lucidité qu’un ancien compagnon de route de ces personnes, le réalisateur, tire le bilan de ces années. Améliorer le monde ? Protester contre l’inféodation du Japon aux Etats-Unis ? C’était sans doute le cas en 1960. Ces buts ont été bien rapidement perdus de vue pour faire place au délire meurtrier d’une bande de fanatiques trop immatures et trop lâches pour pouvoir même se rendre compte qu’ils ne tenaient plus les pieds sur terre depuis longtemps. Améliorer le monde ? En guise de substitut à cela, une logique folle s’est déployée, moloch qui a réclamé quatorze cadavres sur les 26 du groupe parti dans le chalet. Après avoir constaté le résultat de ces beaux idéaux, quelques survivants (dont celui dont le frère avait été torturé et tué) ne se sont pas rendus, bien loin, ne se sont pas remis en question. Remise en question et autocritique ne sont apparemment pas la même chose. Bien au contraire, leur équipée a fini en prise d’otage. Et lorsque la prise d’otage a échoué : « nous n’avons pas eu assez de courage »
Bravo donc à l’auteur, qui sait porter et nous faire partager, sur le phénomène révolutionnaire, un regard autrement plus mûr, plus lucide et plus enrichissant que les conneries formalistes de Soderbergh et de son Che, qui fait pitié en comparaison, et pas seulement quand il tousse.
Ai-je déjà qu’en plus de tout cela, c’était très bien filmé ?
4/5 pour le début, 5/5 pour les actes 2 et 3.
Posted at 01:05 PM | Permalink | Comments (0) | TrackBack (0)
Posted at 03:37 PM | Permalink | Comments (0) | TrackBack (0)
Posted at 03:36 PM | Permalink | Comments (0) | TrackBack (0)
Il y avait vingt neuf ans ce matin, Ian Curtis s'ôtait la vie chez lui. L'un des groupes les plus marquants des années 80 à peine naissantes, Joy Divison, avait vécu. Il avait failli s'appeler Warsaw, et (selon mes sources) Stiff Kittens... On l'a échappée belle.
Posted at 03:28 PM | Permalink | Comments (0) | TrackBack (0)
Ce n'est pas bon pour la santé de s'énerver. Comment pouvais-je éviter de diminuer mon espérance de vie, l'autre jour, lorsque l'avalanche de conneries relative à la visite de mon cher Benoît XVI s'est abattue sur moi, par le truchement de France Inter, coincé que j'étais sur le périphérique?
Posted at 12:38 PM | Permalink | Comments (2) | TrackBack (0)